Le démon était enfin mort ! En même temps avec une épée qui s’enfonce dans son crâne, il ne pouvait en être autrement. L’adrénaline qui permettait à Drysfer d’être encore debout après ces combats de la journée, disparue. L’obligeant à s’asseoir pour reprendre un peu de force. Un Dragon Slayer est un homme avant tout et avec les événements de la journée, Drysfer allait rester quelque temps dans son lit à dormir.

Enfin, pour le moment son état n’était pas le souci, mais c’était plus celui de Kirito. Après son attaque de la dernière chance, il ne bougeait plus et avait les yeux clos et en plus était sous la sorcière. Avant que le Dragon Slayer puisse faire le moindre geste, Pandore avança, comme elle le pouvait, vers le jeune homme et l’extirpa de sous le corps sans vie de la bête. Il était en vie, quel soulagement ! C’est vrai que Drysfer ne le connaissait pas, mais il voyait le potentiel de Kirito, s’il devenait moins solitaire et plus aimable, il pourrait devenir un grand mage. En regardant ces compagnons d’infortune aussi fatigués que lui ou bien plus, il remarqua une personne qui ne devrait pas être là.

— Pourquoi le maire est là ? Demanda-t-il en pointant du doigt l’intrus.
— Juvia va te dire ce qui s’est passé pendant ton absence.

Elle lui raconta toute l’histoire, le maire, grand méchant dans cette histoire, son appartenance à Ultima Nova, l’invocation d’une armée de démon. Les villageois enfermés dans la tour aussi, mais ils n’avaient vu personne dans les étages inférieurs.

— On n’a vu personne dans la tour, les villageois sont où ? Demanda Drysfer à l’ex-maire sur un ton dès plus agressif.
— Ils sont dans les étages supérieurs, pas loin du sceau ! Je vous jure que c’est vrai !
— On verra ça… Dit Drysfer avant de se tourner vers Juvia. Je vais avoir besoin de toi pour retrouver de la puissance magique. J’en ai encore, mais si je rencontre cinq ou six mecs à l’intérieur. Je suis foutu.
— Tu comptes y retourner seul ? Demanda la mage d’eau.
— Faut bien, le groupe est au bord de l’épuisement et toi tu dois rester ici pour les protéger et garder un œil sur lui.

Juvia acquiesça, mais ne semblait pas vraiment accepter la situation actuelle. Elle aida quand même Drysfer à reprendre des forces en lui envoyant quelques sorts qu’il absorba avec plaisir. Une fois ses réserves de magie assez remplie. Il se tourna vers l’ancien maire.

— Une fois le sceau détruit, il va se passer quoi ?
— Vous allez revenir à l’endroit que vous étiez avant d’être téléporté ici.

Il avança vers la porte de la tour et remarqua que le « héros » du dernier combat était revenu à lui. Drysfer s’arrêta vers lui et s’agenouilla pour lui faire une proposition.

— Bien joué pour tout à l’heure. Quand tout ça sera fini et que tu seras prêt. Viens à Blue Pegasus, je pense que tu te plairas là-bas.

Puis sans attendre une réponse, il continua sa route vers la tour et la fin de cette mission tordue.

Les paroles de Pandore étaient dures, mais justes. Sans une once de possibilité de réponse. Elle avait parfaitement raison et le groupe le savait. Drysfer ne pouvait amener Kirito avec lui avec lui, c’était bien trop dangereux pour eux. On ne savait pas si la tour était gardée pour un bataillon ou seulement deux ou trois personnes. Seul, il une chance de pouvoir les évité ou les combattre si le choix n’était pas possible. Avec le jeune homme, c’était tout simplement du suicide.

Le Dragon Slayer était fort, mais avec la journée de combat qui s’était écoulé et la fatigue accumulée. Il ne se sentait pas apte à détruire tout le monde. Il n’était pas un dragon, mais un homme avec des faiblesses.

— Elle a raison, tu restes là. À trop vouloir faire le héros, on meurt à la première occasion. Repose-toi et attends bien sagement le retour chez nous.

Sans rien ajouter de plus, Drysfer s’engouffra dans la tour et cette fois, monta l’escalier en colimaçon. Une ascension longue et fatigante. Comme pour l’escalier qui descendait dans les tréfonds de la tour, aucune ouverture ne se présentait. L’escalier devait mener directement en haut… Ou pas. Il se trompait royalement. L’escalier continuait de grimper, quand une porte fut en vue. Avec toute la discrétion dont il était capable. Le Dragon Slayer jeta un œil à l’intérieur.

Personne.

Juste un couloir avec de nombreux avec de nombreuses portes de chaque côté. Il s’approcha de la première à droite et l’ouvrit doucement pour regarder dedans. C’était une petite salle sans fenêtre avec un mobilier des plus spartiates. Un lit simple au fond, une table et une chaise. Sur cette chaise se trouvait un homme qui était en train de manger un sandwich en regardant la porte. Il s’était figé en plein mouvement en voyant la tignasse bleue du jeune homme par la porte. La bouche ouverte, l’encas tenu fermement entre ces mains à deux doigts d’en prendre une bouchée.

— Qui t’es t…

Drysfer avait ouvert en grand la porte, levé la main gauche devant lui. Un jet d’eau à forte pression en sortit, s’envolant directement sur le visage de gourmet. Perdant l’équilibre, il se retrouva les quatre fers en l’air, le sandwich vola également. Sa tête touche violemment le sol, l’envoyant dans l’inconscience.

— Pas super résistant les gars. Remarqua Drysfer.

Il fouilla les lieux, à la recherche d’un quelconque indice sur le nombre de gardes, leurs rondes ou n’importe quoi lui permettant d’en finir rapidement. Il trouva seulement une clé sur la table. À quoi pouvait-elle servir ? Peut-être à ouvrir les autres portes de cet étage. Le maitre du Blue Pegasus sortit de cette pièce et alla vers la porte en face pour tester son hypothèse. Une fois devant, la clé dans sa main émit une chaude lueur et changea de forme. Un passe-partout ! Cette clé pouvait ouvrit toute les portes de la tour, grâce à la magie !

Drysfer ouvrit la porte et ouvrit la porte et découvrit le même genre de pièce, mais cette fois-ci, elle était vide de membre. À l’intérieur se trouvaient cinq personnes enchainées ensemble. Encore une fois, la clé brilla et changea de forme. Il les libéra et un des prisonniers lui expliqua que des mages étaient venus les kidnapper dans leur village non loin, pour leur faire construire cette tour.

Quelques minutes plus tard, tous les villageois étaient libres. Ils allaient descendre le colimaçon, quand Drysfer leur demanda.

— Quelqu’un a des infos sur le sceau de la tour ? Ou bien sur les gardes présents ?

— Euh… Moi j’en ai. Répondit une femme rousse. Le sceau est tout en haut protégé par leur chef.

— Leur chef est en bas de la tour avec d’autres mages venus avec moi. Et les gardes ?

— Je crois avoir entendu qu’ils étaient tous dehors, pour protéger les sceaux. Il devait en rester que deux ou trois dans la tour.

— Il y a des pièges ou quelque chose comme ça ?

— Non, rien de tel.

Le Dragon Slayer la remercia et laissa les prisonniers descendre vers la sortie. Le faux maire avait peut-être menti à propos du piège. De toute manière, la prudence était de mise. Drysfer repartit dans l’escalier, direction le haut de la tour.

Les minutes passèrent et l’ascension toucha à sa fin. Le dernier étage était des plus lumineux, avec sa baie vitrée qui était présente sur toutes les façades, permettant de voir toute la vallée jusqu’à l’horizon. Au centre de la pièce se trouvait l’objet de leur liberté.

Le dernier sceau.

Il avança vers lui prudemment et l’observa. Le sceau avait la même forme et la même aura magique que celui du monastère. Aucun mécanisme apparent, aucune sensation étrange. Piège ou non, il fallait le détruire, c’était la seule façon d’en finir.

Drysfer arma son poing gauche, de l’eau l’engloba et il frappa. Le sol craqua et le sceau se brisa.

Le monde autour de lui tourna encore une fois, preuve que le sceau n’était pas piégé. Le faux maire avait encore une fois menti. Quand le paysage se stabilisa, il était de nouveau assis sur les marches de la guilde Blue Pegasus, à Clover.

Mais comparer au voyage aller, il y avait une petite différence. Une petite blonde était sur ces genoux, Utau était aussi de retour.

— Tu pourrais te lever, s’il te plait ? Demande le jeune homme.

Une fois la blondinette debout, Drysfer vit la bourse pleine de Jewell. La jeune fille voulait vraiment cette récompense au vu des nombreuses paroles qu’elle avait dit sur ce sujet. Sans doute avait-elle besoin de liquidité. Drysfer, lui était payé par la guilde et le pourcentage sur les missions. Il pouvait bien lui laisser l’argent.

— Garde la bourse. C’est pour la mission. Dit-il avec le sourire.

Et sans rien dire de plus, il retourna dans la guilde, mais pas en direction de son bureau, mais de l’escalier. Un peu de sommeil lui ferait du bien.